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deserts d’Egypte, mais aussi en donnent à leurs cheuaux. Et pour rien ne laisser qui plus appartienne à ce present discours, les anciens Espagnols la plus part de l’année ne viuoyent que de glans : comme recite Strabon[1] et Possidoine, desquels ils faisoient leur pain, et leur bruuage de certaines racines : et nô seulemêt les Espagnols, mais plusieurs autres, comme dit Virgile en ses Georgiques : mais le temps nous a apporté quelque façon de viure plus douce et plus humaine. Plus en toutes ces isles les homes sont beaucoup plus robustes et rompus au trauail, que les Espagnols en Espagne, n’ayans aussi lettres ne est autres estudes, sinô toute rusticité. Isle de Fer soubs la ligne diametrale. Ie diray pour la fin que les scauâts et bien apris au faict de marine, tant Portugais que autres espagnols, disent que ceste isle est droitement soubs le diametre, ainsi qu’ils ont noté en leurs cartes marines, limitans tout ce qui est du Nort au Su : comme la ligne equinoctiale de Aoest et Est, c’est assçauoir en longitude du Leuant au Ponent : comme le diametre est latitude du Nort au Su : Valeur du degré. lesqueles lignes sont egales en grandeur, car chacune contient trois cens soixante degrez, et chacun degré, comme parauant nous auôs dit dixsept lieues et demye. Et tout ainsi que la ligne equinoctiale diuise la Sphere en deux, et les vingt quatre climats douze en Orient, et autant en Occident : aussi ceste diametrale passant par notre isle, comme Pequinoctiale par les isles Sainct Omer, couppe les paralleles, et toute la sphere, par moytié de Septêtrion au midy.

  1. Voir Strabon. Liv. ii.