Page:Tharaud - Dingley.djvu/196

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tant célébré la misère de l’intelligence comparée à la vigueur d’un corps bien entraîné, d’une âme inébranlablement fidèle aux vieilles consignes héréditaires, il réclamait des officiers de métier, instruits dans des écoles sur le modèle de celles de la France et de l’Allemagne ; la substitution du service obligatoire à l’usage suranné des milices enrôlées ; la création de cet organe jusqu’ici inconnu à l’Angleterre : une Ar-mée-con-ti-nen-tale.

Bien qu’il eût écrit son article avec l’aisance à laquelle il mesurait d’habitude la qualité de son travail, il se sentit plus léger dès qu’il l’eut envoyé au Times et que les feuilles n’en traînèrent plus sur sa table. Sans compter qu’il avait toujours contre ce qu’il écrivait cette sorte de haine, si connue des artistes, et qui tient à leur dégoût d’un effort toujours décevant.

Deux heures plus tard, Ebenezer Adams accourait chez le romancier.

Dingley le méprisait, ce Juif, comme un boutiquier sans littérature, mais il le tenait pour le modèle des directeurs de quotidiens