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donneras la victoire, car tu ne permets pas que l’iniquité triomphe. Renforce, renforce en nous l’énergie ! Non pas l’énergie barbare qui jette les bêtes les unes contre les autres, mais celle qui a pour objet le succès de tes desseins et la grandeur de ton peuple. Sanctifie-nous dans ta justice et dans la crainte de ton nom. Fais que, par notre semence, toutes les nations de la terre soient bénies, et celle même que nous combattons pour obéir à ta Loi. »

Ces sentiments, le romancier les avait exprimés vingt fois ; on les retrouvait partout dans sa prose et dans ses vers, mais à cette heure tout cela lui parut fade et stupide.

Aux abords de Blœmfontein, la plaine, défoncée et stérile comme un champ de manœuvres, offrait le lamentable spectacle de ces camps de femmes et d’enfants, où les maladies qui s’abattent sur un troupeau humain mal logé, mal vêtu, mal nourri, fauchaient, mieux que les shrapnells et les balles, l’espérance du peuple vaincu.

Des soldats étaient occupés à disposer