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PRÉFACE DU TRADUCTEUR.

mer parmi tant d’autres et Panurge, et Macette, et Tartufe, et Basile. À cette galerie déjà peuplée de personnages si célèbres, M. Thackeray a ajouté un type qui n’est ni moins expressif ni moins vrai que les précédents. C’est celui d’une jeune fille sans famille, sans fortune et sans cœur, mais aventurière ambitieuse, qui s’obstine à trouver un mari avec les seules ressources d’une imagination précoce : c’est qu’un mari équivaut pour elle à une position sociale, c’est qu’un mari est le passe-port nécessaire sans lequel aucune femme ne saurait circuler dans le monde honnête. Puis après le mariage vient la manière de s’en servir.

Mais nous ne voulons point retarder le lecteur au début de cette excursion piquante et instructive, à laquelle le convie M. Thackeray. Déjà les personnages s’agitent, les événements se pressent et l’intrigue se noue. Qu’il nous suffise d’un dernier mot : on verra dans ce roman que les baronnes d’Ange ne sont pas nées d’hier, qu’elles existent dans tous les pays, et que l’Angleterre a aussi son Demi-Monde.

G. G.