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Ils disent tous du bien de la fille d’Euclion ; ils m’approuvent fort : C’est, disent-ils, une idée très sage. En effet, si tous les riches en usaient comme moi, et prenaient sans dot les filles des citoyens pauvres, il y aurait dans l’état plus d’accord, nous exciterions moins de haine, et les femmes seraient plus contenues par la crainte du châtiment, et nous mettraient moins en dépense. Il en résulterait un grand bien pour la majeure partie du peuple. II n’y aurait qu’un petit nombre d’opposants : ce seraient les avares, dont l’insatiable cupidité brave toutes les puissances, et ne connaît ni loi ni mesure. Je les entends déjà : A qui mariera-t-on les filles dotées, si l’on établit un tel usage en faveur des pauvres ? Qu’elles épousent qui elles voudront, pourvu qu’elles n’apportent point de dot avec elles. S’il en était ainsi, elles s’efforceraient de remplacer la dot par de bonnes qualités ; elles vaudraient mieux. On verrait les mulets, qui coûtent plus cher aujourd’hui que les chevaux, tomber à plus bas prix que les bidets gaulois.

EUCLION, à part.

Par tous les dieux ! c’est plaisir de l’entendre. Voilà ce qui s’appelle parler. Qu’il entend bien l’économie !

MÉGADORE.

Une femme ne viendrait pas vous dire : Ma dot a plus que doublé tes biens ; il faut que tu me donnes de la pourpre et des bijoux, des femmes, des mulets, des cochers, des laquais pour me suivre ; des valets pour mes commissions, des chars pour mes courses.