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LYDUS.

Comment prends garde à toi ?

PISTOCLÈRE.

Je ne suis plus d’âge à être régenté.

LYDUS.

Où est le gouffre où l’on se noie ? je voudrais m’y jeter, pour n’être pas témoin de ce que je vois aujourd’hui. J’ai vécu trop longtemps ! Un élève menacer son maître ! Qu’on ne me donne donc pas de ces élèves pleins de sève et de force : moi, débile, il m’assommerait.

PISTOCLÈRE.

Je serai Hercule, et tu seras Linus.

LYDUS.

Je crains plutôt d’être Phoenix, et d’aller annoncer à ton père que tu es un homme mort.

PISTOCLÈRE.

Trève à tes contes !

LYDUS.

Il a dépouillé tout respect humain. Tu as, certes, fait une mauvaise acquisition en prenant tant d’effronterie. C’est un homme perdu ! Ne te souvient-il plus que tu as un père ?

PISTOCLÈRE.

Suis-je tort esclave ? ou es-tu le mien ?

LYDUS.

C’est un mauvais maître qui t’enseigne à parler de la sorte, ce n’est pas moi. Tu es plus docile à ses leçons qu’aux miennes. Ô soins superflus !