de Chrétiens. La plupart de vos sages ont recommandé le courage dans la douleur et la confiance dans la mort. Cicéron l’a fait dans ses Tusculanes ; Sénèque, Pyrrhon, Diogène, Callinicus l’ont fait dans divers traités. Mais l’exemple des Chrétiens est mille fois plus éloquent que les prédications de vos philosophes. Cette invincible fermeté elle-même que vous nous reprochez, qu’est-elle autre chose que la leçon la plus puissante ? Qui peut assister à ce spectacle sans éprouver le désir de scruter le mystère qu’il renferme ? Le mystère une fois pénétré, ne vient-on pas se joindre à nous ? Une fois dans nos rangs, n’aspire-t-on pas à souffrir, pour obtenir en échange la plénitude des grâces divines, pour acheter au prix de son sang le pardon de ses iniquités ? car il n’en est point que le martyre n’efface. Aussi, grâces vous soient rendues pour vos sentences de mort ! Mais que les jugements de Dieu sont bien loin des jugements des hommes ! Tandis que la terre nous condamne, le ciel nous absout.
Page:Tertullien - Œuvres complètes, traduction Genoud, 1852, tome 2.djvu/348
Cette page n’a pas encore été corrigée