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nous déplaît. La ressemblance des inclinations est en effet la garantie de l’obéissance.

S’il fallait énumérer les avantages de la pénitence, ils fourniraient la matière d’un long discours. Pour nous, notre faiblesse nous enferme dans ce point unique : ce que Dieu ordonne ne peut être que bon et très-bon. Il y aurait une insolente témérité à mettre en question si ce que Dieu commande est bon. Car c’est moins par l’utilité de la chose que nous devons nous y soumettre, que parce que l’ordre vient de Dieu. La majesté de la puissance divine, voilà ma première raison pour obéir. L’autorité du maître passe avant l’utilité du serviteur. La pénitence est-elle bonne ou non ? Pourquoi délibères-tu ? Dieu l’ordonne, que dis-je, il l’ordonne ? il nous y engage ; il nous y invite par la promesse de la récompense et du salut ; quand il jure par ces termes : « Moi, le Dieu vivant, » il veut que nous croyions à sa parole. Bienheureux, certes, que Dieu jure pour l’amour de nous ! Mais bien malheureux aussi, si nous n’ajoutons pas foi à Dieu, même lorsqu’il jure. Il suit de là que nous devons embrasser et conserver avec fermeté d’ame ce que Dieu recommande avec tant d’instance et ce qu’il atteste avec serment, à la manière des hommes, afin que demeurant inviolablement dans les promesses de la grâce divine, nous puissions demeurer aussi dans ses fruits et ses avantages.

V. En effet, je déclare qu’une fois connue et embrassée par nous, cette pénitence qui, nous ayant été montrée et ordonnée par la miséricorde de Dieu, nous rétablit dans son amitié, ne peut plus désormais être brisée par la réitération du péché. Dès-lors tu ne peux plus prétexter l’ignorance quand, après avoir une fois connu le Seigneur et embrassé ses préceptes, après avoir expié tes fautes par la pénitence, tu retournes au péché. Ainsi, plus tu échappes à l’ignorance, plus tu restes enlacé dans l’accusation de révolte. Car si tu avais commencé de te repentir parce que tu avais commencé de craindre le Seigneur, pourquoi interrompre