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durera éternellement. » Qu’est-ce à dire ? Les maux qui ruinent notre chair nous mettront en possession d’une demeure dans le ciel. Il se rappelait la maxime évangélique : « Bienheureux les hommes qui sou firent pour la justice, parce que le royaume des cieux est à eux ! » Pour avoir opposé la récompense à la dissolution de la chair, il n’a pas nié le rétablissement de cette même chair, puisque la récompense est due à qui est attribuée la dissolution, c’est-à-dire à la chair. Mais comme il avait appelé la chair une maison, il voulut élégamment employer le même terme dans l’opposition de la récompense, en promettant à cette maison elle-même, qui tombait en ruines par la souffrance, une maison meilleure par le bienfait de la résurrection. « En effet, il y a plusieurs demeures ou maisons auprès de mon Père, » dit notre Seigneur. Assurément cela ne peut s’entendre du domicile de ce monde, après la dissolution duquel une demeure éternelle nous est promise dans les cieux. Ce qui suit, se rapportant évidemment à la chair, montre que ce qui précède lui appartient aussi incontestablement. L’Apôtre établit donc une distinction, lorsqu’il ajoute : « C’est pourquoi nous gémissons, désirant être revêtus de la gloire, qui est cette maison céleste, si toutefois nous sommes trouvés vêtus et non nus nus. » Qu’est-ce à diré ? sinon que nous souhaitons d’être revêtus de la vertu céleste de l’immortalité avant de dépouiller ce vêtement de chair. Le privilège de celle faveur attend les hommes qui seront surpris dans la chair par l’avènement du Seigneur, et, à cause de la dureté des jours de l’antechrist, mériteront, par une mort abrégée que remplacera une soudaine transformation, de marcher au-devant de Jésus-Christ avec les morts sortis de leurs sépulcres, ainsi qu’il l’écrit aux Thessaloniciens : « Aussi nous vous déclarons, comme l’ayant appris du Seigneur, que nous qui vivons et qui sommes réservés jusqu’à son avènement, nous ne préviendrons point ceux qui sont morts. Car, dès que le signal