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spectre : le Pape et le Czar, Metternich et Guizot, les radicaux de France et les policiers d’Allemagne.

Quelle est l’opposition qui n’a pas été accusée de communisme par ses adversaires au pouvoir ? Quelle est l’opposition qui, à son tour, n’a pas relancé à ses adversaires de droite et de gauche l’épithète flétrissante de communiste ?

Deux choses ressortent de ces faits :

Déjà le communisme est reconnu par toutes les puissances d’Europe comme une puissance. — Il est grand temps que les communistes exposent à la face du monde entier leur manière de voir, leur but et leurs tendances ; qu’ils opposent aux contes du spectre du communisme un manifeste du parti lui-même. Dans ce but, des communistes de diverses nationalités se sont réunis à Londres et ont rédigé le manifeste suivant, qui sera publié en anglais, français, allemand, italien, flamand et danois.

I
BOURGEOIS ET PROLÉTAIRES

L’histoire des sociétés n’a été que l’histoire des luttes de classes.

Hommes libres et esclaves, patriciens et plébéiens, barons et serfs, maîtres de jurandes et compagnons en un mot, oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une guerre ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée ; une guerre qui toujours finissait par une transformation révolutionnaire de la société tout entière ou par la destruction des deux classes en lutte.