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Nous refusons de souscrire à notre propre asservissement, mais en revanche, nous voulons substituer à l’action parlementaire, qui fait des dupes et des sceptiques, l’action révolutionnaire qui fait des convaincus.

Ce que nous conseillons, c’est l’abstention active !

Au lieu de nous en remettre à d’autres du soin de notre salut, nous voulons accomplir nous-mêmes, directement et sans intermédiaires, nos revendications et notre affranchissement.

La souveraineté ne se délègue pas : elle s’exerce !

Les anarchistes ne voulant plus d’aucun pouvoir politique, d’aucune souveraineté, même nationale, au-dessus de l’individu, ne pouvaient pas conserver le mot de « citoyen », qui signifie proprement « homme libre dans l’État et participant à la souveraineté ». Ils ont adopté le mot « compagnon », qui n’a aucun sens politique. Quand on entend un orateur dire : compagnons, cet orateur est anarchiste.

Le parti anarchiste, en outre des quatre ou cinq personnes marquantes dont nous venons de parler[1], est la fraction la moins estimable

  1. M. Émile Gautier n’est plus anarchiste depuis un an qu’il est sorti de prison ; il semble s’être rapproché du