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LA FRANCE SOCIALISTE

gués au Congrès internationaliste de Genève. Avec des souscriptions recueillies dans les faubourgs, cinq délégués purent partir. C’était MM. Alphonse Humbert, Protot, Jeunesse, Lalourcey, ouvrier menuisier ; Jeanon, ouvrier tailleur[1]. À leur arrivée à Genève, le Congrès leur refusa le droit de siéger, parce qu’ils ne représentaient pas une section de l’Internationale. Ils s’assirent alors au milieu du public. Et c’est de leur banc qu’ils interrompirent les orateurs, prononcèrent des discours, dénoncèrent la section parisienne comme « pleine de mouchards, vendue à l’Empire ». Ils firent un scandale, au beau milieu duquel arriva de Blanqui, par l’intermédiaire de son principal lieutenant, l’ordre de cesser. Blanqui, changeant brusquement d’opinion, avait pensé qu’il ne retirerait aucun avantage de l’attaque contre les internationalistes parisiens. Il envoya aussitôt défense à M. Alphonse Humbert et à

  1. À ces délégués se joignit un amateur, M. Calavas, que l’on appelait Calavas-bey dans les cafés d’étudiants, M. Calavas est maintenant libraire à Paris.