Page:Terrail - La France socialiste.djvu/137

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Guesde. D’un dictateur moral qu’il avait été jusqu’alors, elle en faisait un simple membre du Comité dont les propositions devraient être soumises à une majorité composée de ses ennemis.

Il aurait été sage de se borner à ligotter ainsi M. Guesde, à arracher le parti à son arbitraire puisqu’on avait peur de lui. Mais M. Brousse, qui n’avait pas été admis à discuter le programme avec Karl Marx et M. Guesde, à Londres, en mai 1880, avait une répugnance personnelle pour ce programme. Il voulait y toucher, y introduire des changements pour qu’il ne fût pas l’œuvre de son adversaire seul.

Depuis qu’il avait entrepris de précipiter M. Guesde de la première place, M. Brousse n’avait pas manqué de se faire contre lui une arme de l’absolutisme du programme du Havre. Il avait, flattant les goûts d’indépendance de chacun, soutenu qu’il serait plus rationnel de laisser les groupes d’une même lo-