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taire ne lui retira pas sans doute une seule voix.

Ce qui est important dans cette escarmouche, c’est qu’elle marque le commencement des hostilités directes entre M. Brousse et M. Guesde dans le parti ouvrier.

Jusqu’à la fin de l’année 1881, les deux partis s’observèrent. Ils eurent un engagement sérieux au Congrès de Reims. Mais la paix apparente survécut encore à ce Congrès.

Au Congrès national de Reims (octobre-novembre 1881), quarante-quatre délégués représentaient environ cent cinquante Chambres syndicales. MM. Malon et Brousse proposèrent l’institution d’un comité national siégeant à Paris.

La manœuvre était habile. À l’autorité morale de M. Guesde, à laquelle le parti avait été soumis depuis sa fondation, elle substituait une autorité régulière, constituée, où tous les ambitieux pourraient avoir leur part. Par trente-six voix contre cinq, deux abstentions et un