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homme plus jeune que lui. Quand il revint à Paris, il était mal disposé contre M. Guesde. Il arriva au milieu de l’intrigue de M. Brousse et, involontairement peut-être, il s’y mêla, reprochant à M. J. Guesde son « autoritarisme ».

Le bruit que M. Guesde aspirait à la dictature commença à courir dans les groupes et dans les cercles d’études sociales. On prit de la défiance contre l’accusé. Les anciens meneurs coopératistes, qui s’étaient à contre-cœur ralliés au collectivisme, mais qui tenaient rancune à M. Jules Guesde de leur avoir pris leur troupe et qui étaient heureux d’avoir leur revanche, se joignirent à ses adversaires. Bientôt tout le terrain fut miné sous ses pieds. Il ne garda que quelques amis, ceux de la première heure, que l’intrigue des autres ne put pas lui enlever[1].

  1. Au nombre de ces amis fidèles à M. Guesde, il faut compter tout d’abord M. Gabriel Deville. M. Deville est, dans le socialisme français, une intéressante figure. C’est un tout jeune homme, dont la famille est riche, dont l’éducation a été excellente, et qui, non par entraînement sentimental, mais par réflexion, est devenu révolution-