Page:Tercy - Le Juif et la sorcière, 1833.pdf/91

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
85
ET LA SORCIÈRE

ger de la vie ?

— Trop vrai ! répondit la bonne femme, et Dieu pardonne à ceux qui en sont cause !

— Comment cela est-il arrivé ? »

Magui conta tous les détails de la malheureuse aventure. De plus en plus intéressé, le jeune homme prolongea ses questions sur le compte de Brigitte, et il découvrit ce qu’il avait ignoré jusqu’alors, c’est que Magui n’était pas sa mère. Les circonstances qui la lui avaient fait adopter furent confiées au Juif, ainsi que toutes celles qui se rapportaient à cet événement : il apprit la visite du messager inconnu, lut le papier qu’il avait laissé ; ce papier contenait le secret de la naissance de Brigitte, et le nom de ses parens : elle était née d’une mère chrétienne et d’un père juif. Cette découverte ajoutait à l’intérêt que lui portait Élie ; il la voyait maintenant digne de sa tendresse : et de misérables insensés allaient la faire périr dans les tourmens ! Comment la sauver ? le généreux