Page:Tercy - Le Juif et la sorcière, 1833.pdf/85

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
79
ET LA SORCIÈRE

la mort. Maintenant, elle n’était plus la victime du mécréant, mais sa complice ; elle avait participé aux abominations qu’on lui reprochait, suivi, à son exemple, des pratiques impies, étudié une science damnable, réclamé l’appui du Démon… Elle-même se troubla à cette accusation ; son entrevue avec la sorcière du bourg revint à sa mémoire… : était-ce donc en punition de cette faute que tant de maux s’amassaient sur sa tête ?… Grand Dieu ! que votre justice est sévère ! Elle répondit oui lorsqu’on lui demanda si elle avait recouru aux mauvais esprits pour parvenir à ses fins, elle répondit oui ; et, pressée de questions, elle ne sut rien taire de la vérité.

Ses aveux amenèrent devant les juges une autre coupable, une furie déchaînée contre la malheureuse qui l’accusait, hélas ! si involontairement ! Elle l’accusa à son tour avec une malice infernale ; et Brigitte protesta vaine-