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LE JUIF

qu’elle avait cependant dessein de justifier.

La jeune fille accusée, les bruits et les rapports ne manquaient pas pour la montrer criminelle à ceux dont son sort dépendait ; on l’avait rencontrée déjà suivant, seule, pendant la nuit, des chemins détournés (c’était lors de sa malheureuse visite à la vieille du bourg) ; mille circonstances mensongères ajoutées à des récits exagérés sur ses goûts et ses habitudes, inspirèrent au juge de graves soupçons… Il la fit paraître en sa présence, et lui déclara que le seul moyen qu’elle eût d’obtenir de l’indulgence pour ses crimes, était d’en faire le sincère aveu. Brigitte, épouvantée, demanda quels crimes elle avait commis !

« Nous le saurons ; reprit l’homme de justice, il y a des moyens pour cela. »

Il l’interrogea ensuite sur ses relations avec le Juif, en lui ordonnant de faire connaître le lieu où il s’était caché, ne doutant pas qu’elle n’en fût instruite. Elle re-