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LE JUIF

rudes sentiers qui conduisaient à la grotte ; son fils le soutenait, le portait quelquefois dans ses bras ; Brigitte offrait aussi son appui au vieillard, qui la remerciait avec des termes caressans. Elle était heureuse !

La caverne offrait un asile plus commode que les Juifs ne l’avaient espéré : Brigitte en avait fait une sorte de demeure, où se trouvaient quelques-unes des délicatesses que la grâcieuse imagination d’une jeune fille sait toujours rassembler autour d’elle, en quelque lieu qu’elle se trouve. Élie souriait en les remarquant ; elle souriait aussi. Son retour à la ville fut ensuite le sujet d’une discussion sérieuse : il semblait plus prudent qu’elle s’y rendît sur-le-champ que d’attendre le jour pour y arriver, et le jeune homme se disposa à l’accompagner. Elle refusait son offre dans la crainte de l’exposer à quelque danger.

« Je ne crois en courir aucun, dit Elie ; mais quand