persuadé qu’on le rendrait responsable de sa fuite, ne fût-ce, comme il le disait amèrement, que pour s’approprier ses richesses.
Brigitte conseilla aux fugitifs de se cacher près de la ville, tandis qu’on chercherait au loin leurs traces, et elle indiqua la caverne qui lui servait de retraite, et dont personne ne connaissait les chemins, pas même sa mère. L’offre fut acceptée ; et l’on convint que la jeune fille conduirait les Juifs à la caverne, dès que l’obscurité pourrait les dérober aux regards. Magui ne fut point mise dans la confidence de ce projet ; sa fille redoutait son imprudence ; et la nuit venue, Brigitte sortit secrètement de sa cabane, se rendit au lieu désigné, fit le signal convenu… Les voyageurs étaient prêts ; ils la suivirent. Elle marchait en avant, légère comme une biche, et s’arrêtait de temps en temps pour attendre ses compagnons : car le vieux Nathan avait peine à gravir les