dans cette conduite du Juif qu’une preuve à l’appui de ses soupçons, et il reprocha sévèrement à Brigitte sa prévention en faveur du mécréant, la menaçant de la colère du ciel, si elle y persistait. Mais le supplice d’Élie, qu’il lui faisait entrevoir, l’épouvantait bien plus que ses menaces ! elle tremblait d’émotion et de terreur en arrivant chez lui pour l’avertir. « Fuyez, Élie ! s’écria-t-elle, on veut vous retenir prisonnier, vous faire mourir ! » Le Juif comprit, lorsqu’elle se fut expliquée, qu’un danger imminent le menaçait ; mais, comment s’y soustraire ? où fuir ? les terres voisines de celles de la dame de Salins n’offraient point un asile sûr : le proscrit qu’elle eût réclamé lui eût été livré certainement ; et pour les traverser rapidement, et se trouver en peu de temps à une grande distance, il fallait endurer une fatigue au-dessus des forces du vieux Nathan. Son fils ne voulait point l’abandonner,
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LE JUIF
