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LE JUIF

Le confesseur annonça à Magui qu’il serait retenu prisonnier, afin d’être jugé et condamné comme le méritaient ses crimes.

En voyant les suites de ses révélations, Magui regretta de les avoir faites : le souvenir des bienfaits d’Élie n’était point effacé de son bon cœur ; et maintenant, qu’il allait être puni, elle n’était plus aussi certaine qu’il fût coupable. Mais ce qui l’effrayait surtout, c’était le chagrin et les reproches de Brigitte ! Comment supporterait-elle la pensée de la mort du jeune homme, lorsque celle de son départ, seulement, la jetait dans le désespoir ! L’arrêt de la comtesse Marguerite avait été publié ; l’exécution en serait rigoureuse : aucun de ceux qu’il atteignait ne pouvait s’y soustraire. Ainsi, le Juif allait partir ! s’éloigner sans retour ! jamais elle ne le reverrait, n’entendrait parler de lui ; sa vie, sa mort, le pays qu’il habiterait, elle ignorerait tout ! Et lui, lui ! se