sulter quelqu’un sur l’état de sa fille ; mais, interrogée par le confesseur, elle fit connaître non-seulement la vérité, mais ses conjectures ; et le prêtre les adopta avidement. La magie n’était pas plus que les autres crimes étrangère aux Juifs ; et celui dont il s’agissait excitait depuis long-temps la défiance par ses études mystérieuses, même par ses libéralités qui n’étaient sans doute qu’un moyen de séduire les pauvres et les petits. La comtesse Marguerite venait de rendre un édit par lequel il était ordonné à tous les Juifs établis à Salins, d’en partir dans le délai d’un mois, sous peine de perdre corps et biens ; ce délai expiré, ils seraient pris et justiciés de fait, sans procès ni autres délibérations[1]. Mais cette mesure générale ne suffisait point à la punition du fils de Nathan, s’il était coupable de ce dont on l’accusait.
- ↑ L’édit est du 18 septembre 1374.