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LE JUIF

tions. Ce qui l’avait long-temps soutenue contre la malveillance, c’était sa piété, son zèle à remplir les devoirs de la religion ; les plus dévôts en étaient édifiés ; et son confesseur, homme craint et révéré pour sa vertu sévère, louait hautement sa sagesse or, personne n’eût osé aller ouvertement contre un tel témoignage. Mais sa conduite changea ; elle négligea les bonnes œuvres, lorsque les passions coupables troublèrent et maîtrisèrent son ame ; comment, alors, en avouer les misères à un confesseur ?… la honte la retenait. Et le prêtre, qui avait sa confiance, remarqua sa négligence et la lui reprocha. Elle balbutia en tremblant quelques excuses qui, loin de satisfaire le confesseur, lui inspirèrent des soupçons qu’il résolut d’éclaircir, afin de détourner la jeune fille du chemin de la perdition, si elle y était engagée.

Magui avait toujours résisté au désir de con-