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LE JUIF

les conjurations et les promesses de la sorcière étaient sans effet… : elle le regrettait maintenant ; et l’espoir d’être délivrée de ses odieux engagemens, puisque le pacte infernal n’était point exécuté, cet espoir ne la consolait pas !

« Que je n’en sois jamais aimée ! disait-elle, que jamais mon souvenir ne l’occupe un instant, ne fût-ce que pour dire : Pauvre fille ! que je ne sois rien pour lui ! jamais ! oh ! c’est une douleur cruelle ! et qui doit mener à la tombe ! Je voudrais que la mienne fût creusée tout près du chemin, dans le cimetière, et qu’il crût de belles fleurs à l’entour : il en faudra planter, ma mère ! de celles qui s’apperçoivent de si loin dans le jardin des moines. Il plaindra ma jeunesse : on plaint les jeunes gens qui meurent !

— Hélas ! dit Magui, en essuyant ses yeux avec son tablier, que veux-tu que je devienne, si tu as de semblables idées ? et que me servira de t’avoir chérie, soignée comme mon