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ET LA SORCIÈRE

lais seulement connaître la cause de tes souffrances pour les soulager si je puis » ; et sa figure calme et indifférente n’exprimait qu’une froide bienveillance.

« Mes souffrances ne peuvent pas, ne doivent pas être confiés à un étranger inconnu ! s’écria Brigitte. Qui donc vous a amené ici, a réclamé votre pitié ? je n’en veux pas, de votre pitié ! qu’on me laisse ! qu’on me laisse ! continua-t-elle avec violence, je supporterai mon mal, ou la mort m’en délivrera. »

Élie la regarda de nouveau avec étonnement et fit signe à Magui de le suivre hors de la maison. Brigitte en les voyant sortir poussa un cri de désespoir.

« C’est un singulier mal que celui de ta fille ! » dit Élie à la bonne femme ; et il commençait à lui indiquer des remèdes.

« Seigneur ! interrompit Magui, si j’osais vous avouer tout ?

— Parle sans crainte :

— Elle vous aime, Seigneur ! elle vous aime d’un fol amour ! voilà son mal. »

Le