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LE JUIF

me tiens-tu ? »

Ils entrèrent à petit bruit dans la cabane. Brigitte dormait ; l’un de ses bras reposait sur la couverture de son lit. Le Juif le pressa légèrement de ses doigts, et dit à Magui :

« Cette jeune fille n’est point en danger. »

Son action éveilla Brigitte, elle se souleva brusquement en regardant autour d’elle avec égarement.

« Je disais à ta mère, continua Élie, que tu n’étais pas aussi malade qu’elle le craint, que tu le crains peut-être toi-même ?

— Je ne demande pas mieux que de mourir, » répondit tristement Brigitte. Le jeune homme la regarda, étonné, et dit :

« Serais-tu déjà tourmentée par les peines de l’ame ? enfant ! ce serait bientôt que ta vie serait flétrie ! »

Il ajouta d’un ton de compassion :

« Tu es pauvre ?

— Je suis pauvre, reprit Brigitte, mais pour moi seule je n’aurais jamais recouru à la pitié d’autrui.

— Je n’ai pas eu dessein de t’offenser, la belle fille, répartit Élie, je vou-