les souffrances de Brigitte au point d’égarer entièrement sa raison. Mais Magui vint lui annoncer, sur un bruit assez vague, le mariage du fils de Nathan avec une belle Juive de Vesoul, aussi riche que lui. La bonne femme s’empressait de conter sa nouvelle, dans la pensée qu’elle contribuerait à la guérison de Brigitte en ôtant tout espoir à son fol amour : elle-même n’avait-elle pas oublié le riche Mathieu lorsqu’il avait pris femme ? et, cependant, elle l’aimait bien follement aussi !
« Que dites-vous ? dit Brigitte qu’il se marie avec une belle fille de Vesoul ? qu’il l’aime ? non, ma mère ! non, cela ne sera pas, je ne le souffrirai pas !
— Eh ! quels moyens as-tu de l’empêcher ? pauvre folle !…
— Oh ! tous les moyens, je les emploierai. Vous sentez bien, ma mère, que je ne puis pas le voir en aimer une autre ! être le mari d’une autre qui sera tout pour lui ! que je rencontrerai