Page:Tercy - Le Juif et la sorcière, 1833.pdf/46

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
40
LE JUIF

qu’un homme, répondit Brigitte, tous les autres ne me sont rien : c’est Élie, le fils de Nathan.

— Miséricorde ! s’écria Magui, un Juif !

— Pour reposer un instant ma tête sur mon cœur, pour l’entendre me dire : Je t’aime ! je donnerais ma vie, ma jeunesse ; tout, ma mère !

— Grande sainte ma patronne, protégez nous ! continua Magui ; il t’a jeté un sort !

— Pourquoi m’aurait-il jeté un sort ? que lui importe que je l’aime ?

— Il serait bien dégoûté ! murmura la bonne femme ; mais ces réprouvés, cela fait le mal pour le plaisir de le faire !

— Ma mère ! ma mère ! êtes-vous juste ? a-t-il fait le mal quand il vous a rapporté votre argent ? quand il a guéri l’enfant du pauvre Himbert ? il est bon. Ah ! je suis bien malheureuse !

— Bien malheureuse, en vérité ! reprit Magui ; mais, mon enfant, il y a du remède ; la sainte Vierge est toute-puissante : nous lui ferons une neuvaine afin d’obtenir ta guérison.