eux cet avantage. La jeune fille lui avait paru belle et modeste ; mais il se serait reproché, comme un crime, le moindre penchant pour une fille de la religion du Christ, et la force de son esprit lui donnait les moyens d’en triompher. Tandis qu’elle, la faible femme ! elle ne pouvait échapper un seul instant au pouvoir de cet amour qui maîtrisait toutes ses pensées ! elle souhaitait le Juif à ses côtés pour gravir les sentiers de la montagne, pour admirer le ciel azuré, le vaste horizon ; et maintenant ce n’était plus le bonheur des saints qu’elle enviait, mais le bonheur criminel d’être aimée du mécréant ! lui seul méritait à son gré la tendresse et la soumission qu’une femme doit à son époux ; elle avait sans cesse présent à l’esprit la noble figure du jeune homme, sa haute taille, ses paroles graves ; on parlait en sa présence de la charité du fils de Nathan envers les pauvres, de sa pieuse tendresse pour son
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ET LA SORCIÈRE
