Magui pleura, supplia ; Brigitte hasarda quelques timides prières. Tout fut inutile. Un jeune homme était présent à cette discussion, et n’y prenait aucune part ; mais il en paraissait fatigué : sa figure, naturellement sévère, devenait plus sombre à mesure qu’elle se prolongeait. Enfin, les deux femmes se retirèrent, et, rentrée chez elle, Magui donna l’essor à son indignation contre Nathan :
« Le mécréant ! le réprouvé ! disait-elle ; s’approprier ainsi le bien d’autrui, quand on ne l’a pas payé le demi-quart de sa valeur ! enlever à de pauvres femmes leur dernière ressource ! Mon Dieu ! mon Dieu ! qu’allons nous devenir ?
— Ma mère, interrompit Brigitte, qui ne prêtait que peu d’attention aux lamentations de sa compagne… ce jeune homme, que nous avons vu chez Nathan, c’est son fils, n’est-ce pas ?
— Peut-être bien ! répondit Magui brusquement.
— Vous savez bien qu’on dit qu’il a un fils qui