lui auquel s’adressa Magui était l’un des plus riches de tous, ce qu’on n’eût pas deviné à sa manière de vivre : il habitait seul une maison de chétive apparence, se refusant le nécessaire, en même temps qu’il entassait des monceaux d’or et hasardait sur la mer de fortes sommes, qui se trouvaient promptement doublées. Il n’accorda que peu de temps à Magui pour rendre la somme qu’il lui avançait ; et comme elle insistait afin d’obtenir un plus long délai, le Juif lui dit avec impatience : « Le terme que je te fixe est déjà trop éloigné, peut-être, puisqu’il n’est pas sûr que je sois encore ici lorsqu’il arrivera ! et dans ce cas, il me faudrait emporter, au lieu de mon argent qui me serait si nécessaire, cet inutile joyau qui ne le vaut pas. Nous devons nous attendre chaque jour à quitter ce pays, dont on veut nous chasser ; et nous accordera-t-on le temps nécessaire pour recouvrer
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ET LA SORCIÈRE
