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LE JUIF ET LA SORCIÈRE

ma mère, tous les cœurs sont fermés au mien !

— Qui donc te méprise ? de jeunes étourdies jalouses de ta beauté ! elles ne te méprisent pas, elles t’envient au contraire. Je les vois, moi, qui ne baisse pas les yeux comme une nonne, te regarder avec dépit, lorsque nous passons devant elles, et que tu marches gracieusement accoutrée, et si modeste et si recueillie, qu’on dirait en effet une sainte ! je les vois, et je ris de leur colère. Qu’elles en étouffent ! je veux que tu sois toujours la mieux vêtue, la plus savante, comme tu es la plus belle, dussai-je dépenser pour cela tout ce que je possède, et ce qui d’ailleurs t’appartient plus qu’à moi. »

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