entra chez elle un homme qu’à son habillement elle reconnut pour un Juif.
« Femme, dit-il, tu te montres la mère de cette enfant par la tendresse que tu lui portes ! sois bénie pour ta charité ! voilà de quoi l’aider ». Et il posa sur les genoux de Magui une boîte qui contenait une bourse remplie de pièces d’argent, un papier écrit dans une langue étrangère, et un riche bracelet d’or. « Ce secours te vient d’une personne qui ne t’abandonnera pas tant qu’elle sera sur la terre, continua l’inconnu ; mais la vie de l’homme est incertaine ! ainsi, ménage tes ressources en attendant d’autres nouvelles. Le joyau que voilà a de la valeur, et tu pourrais t’en servir pour te procurer de l’argent, s’il venait à te manquer ; mais ne t’en défais pas absolument, si tu le peux, et ne t’adresse, pour obtenir la somme qui te sera nécessaire, qu’à des hommes de notre religion : les chrétiens pourraient témoigner à ce sujet