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LE JUIF

dépenses. Elle eût voulu donner à sa petite fille les délicatesses réservées aux enfans des riches ; et ne pouvant non plus se résoudre à la laisser un jour entier sous la garde d’une personne étrangère, elle n’était plus employée comme journalière dans les maisons aisées du pays, et le peu d’ouvrage qu’elle faisait chez elle en surveillant Brigitte, ne lui valait qu’un bien modique salaire. La gêne, le besoin se firent sentir : il fallut supprimer peu à peu à Brigitte les douceurs auxquelles on l’avait accoutumée, et chacune de ces privations était une douleur pour sa mère adoptive. Elle s’attristait, la Magui, ne prenait plus courage et patience comme lorsqu’elle était seule à souffrir. Sa petite était malade, et elle n’osait consulter un médecin, faute d’argent pour payer ses remèdes. Comme elle veillait tristement, un soir, à côté du berceau de Brigitte, sa porte s’ouvrit avec mystère, et il