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Nous protestâmes, — autant qu’on peut protester dans l’armée, — quand, une fois à la caserne, on nous dit que nous partions à destination de Toulon pour nous embarquer. Afin de calmer nos patriotiques inquiétudes, on nous expliqua qu’il était indispensable de nous exercer un peu au maniement des armes et que cela ne pouvait se faire qu’au dépôt du régiment. Un soldat ne s’appartient plus : nous fûmes donc contraints de garder notre mauvaise humeur ; car il nous semblait qu’il n’y avait pas besoin de nous expédier si loin pour nous apprendre l’exercice du chassepot.

Le 18 août, au soir, nous arrivâmes à Toulon. Nous étions plusieurs milliers de volontaires destinés à l’embarquement. Le 19, au matin, on nous entassait sur divers navires. Je me trouvai à bord de l’Intrépide.

Le 21, nous étions en rade devant Alger. On débarqua les hommes du 1er  zouaves, et le navire reprit sa route, transportant à Philippeville ceux du 3e.

Stora est le nom du port où l’Intrépide mouilla en dernier lieu, le 23 ; c’est une bourgade à quelques kilomètres de Philippeville. Après trois jours passés dans cette ville, nous prîmes le train de Constantine, sur une ligne