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tances, je fis cause commune avec la foule et je me séparai de mes amis des comités révolutionnaires, qui, eux, étaient d’avis que l’on devait « laisser l’Empire se débrouiller. »

— Ah ! disaient-ils, si la France n’avait pas un empereur à sa tête, ce serait une autre affaire. Que la République soit proclamée, et alors nous prendrons les armes pour défendre le territoire national.

Le sort de la patrie leur était indifférent, du moment qu’elle n’avait pas le gouvernement de leurs rêves.

J’étais indigné contre une pareille attitude ; je me demande comment cette conduite des révolutionnaires ne m’ouvrit pas les yeux. Autant j’avais été pour la paix au début des hostilités, autant je devins enragé partisan de la guerre dès que le sol français fut envahi.

Le 16 août, je pris la résolution de m’engager. Seulement, pour être admis à contracter un engagement volontaire, il fallait, selon la loi, avoir dix-huit ans, et je n’en avais que seize.

Comment tourner la difficulté ?

Je me rendis à l’état-civil et me fis délivrer un extrait de mon acte de naissance. Il por-