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collège quelconque. Je prétendis hardiment que je me chargeais de suffire à mon existence.

Je fus d’abord chez ma grand’mère ; ensuite, je pris pension chez des étrangers. Dès lors, entre ma famille et moi, la séparation fut complète.

Au début, je vécus Dieu sait comme. Je faisais du reportage pour les journaux, qui, bien entendu, ne me payaient guère. En résumé, au bout du compte, c’était toujours mon père qui avait à régler ma pension. Je crois que les seuls bénéfices que me rapporta alors ma plume me vinrent de quelques chansonnettes composées pour les cafés-concerts de la ville.

J’étais dévoyé.

Le soir, par un restant d’amour pour l’instruction, j’allais suivre les cours de physique de la Faculté.

J’en profitais, du reste, pour me conduire comme un vrai polisson.

Ainsi, une nuit, en rentrant du cours, j’eus la belle idée d’aller casser les vitres du commissaire du quartier, M. Lambert. Une autre fois, ce furent les carreaux de la maison où demeurait le vicaire de la paroisse, l’abbé