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soumettant absolument la politique, dont il ne se soucie guère, à la religion, qui, à ses yeux, est l’essentiel.

C’est à Marseille que je suis né, le 21 mars 1854.

Mes parents me donnèrent pour prénom principal celui de Gabriel, en souvenir du jeune oncle massacré par les sauvages du Dahomey.

Suivant un usage assez répandu dans le midi, je réunis le nom maternel au nom paternel. C’est pour cela que, devant l’état civil, je m’appelle Gabriel Jogand-Pagès.

Je suis le second enfant de la famille. L’aîné, Maurice, est plus âgé que moi de quatre ans ; sa profession d’homme de lettres nous a souvent fait prendre l’un pour l’autre. Cependant, aucune erreur ne devrait être possible, attendu que, pour des raisons que j’exposerai plus loin, j’ai adopté le pseudonyme littéraire de Léo Taxil et n’ai jamais signé aucun écrit de mon nom de famille ; d’autre part, en matière religieuse, nous sommes loin d’avoir, mon frère et moi, la même manière de voir.

J’avais aussi une sœur, Marguerite ; elle est morte tout récemment.