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III


Soudain, l’éclair déchire la nue, * et une vive lueur illumine le cachot du prisonnier.

Une voix frappe ses oreilles * et retentit jusqu’au fond de la vallée :

« Fils, lève-toi ; * tes épreuves sont terminées.

« Le moment est venu de renverser la tyrannie * et de rendre à ta mère le bonheur et la tranquillité.

« À ton approche, tes ennemis, naguère si orgueilleux, * courberont leurs fronts dans la poussière :

« Tu marcheras sur leurs corps, * et la vengeance suivra tes pas.

« Fils, lève-toi ; * cours délivrer tes frères qui gémissent dans l’esclavage ;

« Prends le fer en main, * et va combattre les superbes ! »

L’exilé se dressait, secouait ses bras devenus tout à coup vigoureux, * et ses lourdes chaînes se brisaient avec fracas.

Il marchait, * et ses pieds n’étaient plus retenus par des entraves.

Devant lui, les murs s’entr’ouvraient ; * devant lui, les collines s’aplanissaient.

À sa voix, les captifs sortaient de leurs prisons, * et les tyrans tremblaient sur leurs trônes d’or.


IV


Au milieu d’une plaine marécageuse * est un manoir aux murailles sombres et crénelées ;

Un fossé l’enveloppe de ses eaux sanglantes, * et sept lions en gardent les portes ;