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d’amour, et c’est pour cela qu’ils sont divins. L’homme n’inventerait pas ainsi ; cela est trop au-dessus de lui : un Dieu seul a pu nous le dire, parce qu’un Dieu seul a pu le faire. Si l’homme refuse de croire, c’est qu’il est ingrat ; et il est ingrat, parce qu’il est aveugle. Ô Dieu ! qui avez tant aimé les hommes, donnez la lumière aux aveugles, et touchez les ingrats…

Ô mon Dieu ! je sais bien que ces vérités que j’écris sont la condamnation de ma vie entière. C’est vous qui me les avez apprises, et je les avais oubliées si longtemps, et je me croyais éclairé ! Tel est donc l’aveuglement des passions, que je ne comprenais même pas ce qui me paraît aujourd’hui si simple et si clair. Vous avez daigné m’ouvrir les yeux en un moment. Achevez, ô mon Dieu ! après m’avoir fait connaître mes fautes, apprenez-moi à les réparer autant qu’il est en moi : donnez-m’en le temps et les moyens, si tel est l’ordre de vos miséricordes, et que l’aveu que je fais ici puisse être utile à mes frères, dont aucun n’a été un aussi grand pécheur que moi. Et qu’ils disent avec moi : « Cognovi, Domine, quia æquitas judicia tua ; mon Dieu, j’ai reconnu que vos jugements sont l’équité même. »

(La Harpe.)