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— Pauvre enfant ! pauvre enfant !… Ah ! il ne vous fallait pas, je le comprends, un régime de rigueur… Au moins, mettez à profit votre expérience ; et puisque votre conversion irrite les personnes qui vous touchent de plus près, soyez pour elles meilleur que jamais.

J’exposai à Mgr di Rende mes projets.

— Que comptez-vous faire ? m’avait-il demandé.

— Mon foyer, lui répondis-je, est devenu le séjour de la discorde la plus violente ; je suis absolument désespéré. Nous nous séparerons, ma femme et moi, à l’amiable. En ce qui me concerne, je tiens à disparaître. J’irai finir ma triste vie dans quelque couvent pour prier et faire pénitence jusqu’à ma mort. Un de mes amis de Lyon s’occupe en ce moment de me procurer une retraite chez les Chartreux.

Le nonce me dissuada de ce projet.

— Ne vous laissez pas entraîner, me dit-il, par un mouvement irréfléchi que peut-être vous regretteriez plus tard. Je crois qu’une retraite vous est en ce moment utile, mais une retraite courte, de quatre ou cinq jours au plus, le temps nécessaire pour vous rendre la