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Des circonstances indépendantes de ma volonté m’empêchèrent de mettre ce premier projet à exécution. La Librairie Anti-Cléricale avait obtenu d’assez grands succès avec divers ouvrages en livraisons illustrées. Ma femme me conseilla d’adopter pour Jeanne d’Arc ce mode important de publication.

Je lui fis observer que le sujet ne comportait aucun développement ; mon manuscrit ne pouvait fournir que 16 ou 17 livraisons. Ce n’était vraiment pas la peine de se mettre en frais pour si peu.

Elle insista. Les clients de la librairie demandaient alors qu’on publiât quelque grand ouvrage illustré.

Après avoir bien réfléchi, je dis un jour à ma femme :

— Voici ce qui est possible, relativement à mon ouvrage sur Jeanne d’Arc à mettre en livraisons : on publierait mon manuscrit tel qu’il est, et on le ferait suivre du compte-rendu in-extenso du procès de Rouen ; je n’aurais pour cela qu’à traduire le dossier latin, qui est à la Bibliothèque Nationale. Le procès donnerait environ de 30 à 35 livraisons. On aurait ainsi un grand ouvrage que l’on remplirait d’illustrations.