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démontrer que les bourreaux de la vierge lorraine, non seulement l’ont brûlée vive, mais encore l’ont livrée au bûcher après l’avoir déshonorée ?… Vous comprenez, sans doute, l’importance que j’attache à ce fait. Je veux faire retomber la responsabilité de l’assassinat de Jeanne d’Arc sur le clergé en général, sur l’Église elle-même. Par conséquent, j’ai à cœur de présenter ce crime au public comme ayant été accompli dans les conditions les plus atroces possibles.

— Je chercherai, me répondit M. R*** ; mais, sur ce point, il sera bien difficile de faire la lumière. Vous ne pourrez guère vous livrer qu’à des suppositions. Le Saint-Siège vous ne l’ignorez pas, a fait réviser, en 1456, le procès de la Pucelle et prononcer la réhabilitation de la victime de Cauchon. Or, il n’est pas probable que les témoins du procès de révision aient déposé sur la question spéciale qui vous intéresse. Enfin, je chercherai.

Quelques jours après, je reçus la visite de M. R***. Il n’avait rien trouvé qui établît que Jeanne d’Arc avait été déshonorée ; mais trois témoins du procès de révision, Isambart de la Pierre, Martin Ladvenu et Guillaume Manchon, avaient déposé que la captive dut, le