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moi, dans le silence, sans me faire savoir qu’elle priait.

Je n’ai appris et constaté ces admirables choses qu’au lendemain de ma conversion.

Donc, rien ne pouvait me laisser supposer qu’un pieux héroïsme s’était jeté dans la balance de la justice céleste pour servir de contrepoids à mes infamies et m’obtenir grâce et lumière.

Je poursuivais ma triste carrière, semant partout l’ivraie, soufflant à tous les vents la haine du Christ, portant chaque jour des défis à la patience de Dieu.

En août 1884, je formai le projet d’écrire l’histoire de Jeanne d’Arc, en me plaçant exclusivement au point de vue irréligieux. Le procès de la glorieuse Pucelle ayant été dirigé par l’évêque Cauchon, je me dis qu’il serait facile de tirer parti de cette situation pour incriminer toute l’Église.

L’idée m’avait été suggérée par M. Pierre Vésinier, qui fut un des secrétaires d’Eugène Sue.

— Eugène Sue, me dit un jour M. Vésinier, a traité d’une façon incomplète l’histoire de la libératrice d’Orléans. Il a passé sous silence certains détails qui figurent dans di-