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expulsion de la ligue. — visite au nonce du saint-siège. — retraite : je me confesse. — je renouvelle ma première communion.


Cependant, tandis que je multipliais mes scandales et que je mettais tous mes efforts à arracher des âmes à l’Église, une femme priait.

Joséphine Jogand, sœur de mon père, m’avait tenu sur les fonts baptismaux. Elle m’aimait comme si elle eût été ma mère. Elle avait eu pour moi, pendant mon enfance, toutes les tendresses ; elle me combla des soins les plus affectueux.

Lorsque je fus enfermé à Mettray, à la suite des incartades que j’ai racontées, elle eut le cœur déchiré. Ah ! certes, elle ne se crut pas le droit de juger ceux qui avaient conseillé mon père ; mais, au fond de son âme, elle déplorait la mesure qui avait été prise à mon encontre. Elle se disait que les enfants prodigues ne reviennent que par la grâce de Dieu, et que cette grâce, c’est la prière qui l’obtient.

Elle pleura donc et pria.

Quand je revins, surexcité par la haine,