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devoir de donner suivant ses moyens. Si peu qu’un groupe donne, c’est beaucoup, du moment que chaque fraction de la Ligue témoigne sa solidarité envers le frère malheureux. » J’ai vu, ainsi, des ménages d’ouvriers, brusquement assaillis par la misère, recevoir, en moins d’un mois, de cent-cinquante à deux cents francs de secours. J’ai dit les exagérations des ligueurs ; je dois faire connaître leurs bonnes qualités. Si, dans la libre-pensée, on a plus de violence que chez les sectaires des Loges, du moins, on n’est pas rongé par cet égoïsme sec qui est le signe caractéristique du franc-maçon.

Par exemple, le grand souci de la Ligue Anti-Cléricale, c’est la multiplicité des enterrements civils.

Chaque adhérent est tenu, le jour de son admission, de signer un testament dont voici le texte exact :


Je soussigné, membre actif de la Ligue Anti-Cléricale, étant en parfaite santé et jouissant de la plénitude de mes facultés, déclare, sans aucune réserve, que les principes anti-cléricaux de la Ligue sont absolument les miens. En conséquence, vivant en libre-penseur, je désire être enterré de même, c’est-à-dire sans le concours d’aucun ministre d’aucun culte. Ma volonté à ce sujet est expresse ; les testa-