Page:Taxil - Confessions d'un ex-libre-penseur - 1887 - Letouzey et Ané - 6e édition.djvu/327

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

existence soutenue par un travail quotidien. Le rentier est fort bien reçu ligueur ; mais il faut qu’il ait acquis lui-même par son travail le capital dont la rente pourvoit à ses besoins.

Chaque groupe de la Ligue a un nom distinctif et un règlement particulier. Le groupe parisien dont je faisais partie s’appelait le Groupe Garibaldi. Au 17 novembre 1884, il se composait de : 10 membres d’honneur ; 1 membre donateur ; 165 membres actifs habitant Paris ; et 558 membres correspondants ; soit, 734 membres.

Les formalités d’admission varient suivant les règlements particuliers des divers groupes, mais elles sont toujours des plus simples. En général, quand un libre-penseur désire s’affilier à la Ligue, il vient d’abord assister à une ou deux séances d’un groupe, pour voir si la société lui convient ; après quoi, il se fait présenter par un ligueur ; il subit un interrogatoire, fournit son casier judiciaire, déclare les actes qui sont à son actif de libre-penseur (tels que : ne pas avoir fait baptiser ses enfants, avoir décidé sa femme à ne plus aller à l’église, avoir organisé des enterrements civils ou des conférences anti-cléricales dans sa commune, etc.) ; enfin, après qu’une commission