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lier, à ce que ces sociétés de libre-pensée demeurent isolées les unes des autres : à ses yeux, toute fédération de groupes matérialistes est une puissance rivale, et elle emploie, dans l’ombre, ses plus persistants efforts à la désagréger. Que de révélations je ferais à ce sujet si elles n’étaient pas d’un intérêt très secondaire !

Maintenant que le lecteur s’est rendu un compte exact de la différence existant entre la Franc-Maçonnerie et ce que l’on appelle de nos jours la Libre-Pensée, je vais parler de la vaste association d’athées et de sceptiques qui est connue sous le nom de Ligue Anti-Cléricale.

En 1881, le 13 juillet, — on ne l’a pas oublié, sans doute, — une émeute se produisit à Rome, à propos de la translation des restes de Pie IX. Les Loges romaines avaient excité quelques ouvriers des faubourgs, qui, se soulevant à leur instigation, tentèrent de jeter au Tibre le cercueil du souverain pontife. La force armée, à raison de la loi des garanties, ne put se dispenser d’intervenir, et la tentative sacrilège des émeutiers n’aboutit pas.

Mais, en constatant quelle avait été l’ardeur