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afin que leurs enfants reçoivent une instruction sérieuse, les mettent dans des maisons catholiques d’éducation, sauf à détruire en eux la partie de l’enseignement qui a trait aux vérités chrétiennes.

R***, donc, dans une de ses confidences d’ami, m’avoua que son père appartenait à une société mystérieuse et que lui-même était « louveteau ». Cette révélation intime, sur laquelle il m’avait fait promettre le secret, piqua ma curiosité d’enfant. Je me procurai, un jour de sortie, la brochure célèbre que Mgr de Ségur venait d’écrire sur les francs-maçons.

Cette lecture aurait dû me montrer l’abîme, vers lequel je me laissais entraîner ; mais il n’en fut rien. R*** m’assura que la Franc-Maçonnerie n’était pas aussi criminelle que Mgr de Ségur la dépeignait ; car il en avait toujours entendu dire le plus grand bien par son père. Aussi, de la brochure de l’évêque, je ne retins que les passages où étaient donnés quelques aperçus des diverses cérémonies pratiquées dans les initiations.

L’étrangeté des épreuves maçonniques, les bizarreries des mystérieux rituels, tout cela avait vivement impressionné mon esprit ; et,